|
Parmi toutes les sections du DUC, celle du rugby est une des plus anciennes puisqu'elle existe depuis la fondation du club omnisport. A part une courte éclipse quelques années après la guerre, cette section a toujours été florissante, et, jusque dans les années 80, tenait encore sa place au niveau régional. Dès 1920 se constitue une équipe d'étudiants comprenant entre autre les frères Pavat, le Dr Douriaux qui fut Président de l'Office des Sports de Montbard, Mr Jardillier, ancien Président du DUC.... Cette équipe dispute d'abord des rencontres amicales avant de s'engager en championnat universitaire. Les matchs à domicile se déroulent à la Colombière ou au Carroussel (emplacement actuel de l'Etrier de Bourgogne), et la proximité de l'Ouche permet une appréciable économie de lavabos, douches et accessoires parfaitement superflus. Les échos des exploits de nos grands-pères ne sont pas parvenus jusqu'à nous, mais il importe de savoir que ces glorieux anciens jouaient "déjà" avec un ballon ovale, une petite culotte et des chaussures à crampons comme le chante le refrain de la "Marseillaise du Rugby", le dernier tube à la mode. Retenons qu'en 1925, Jean Maignien est sélectionné dans l'équipe de France scolaire. Après 1930, les souvenirs deviennent plus précis : le club trouve un animateur de grand talent en la personne de Julien Orcel, secrétaire de l'Inspection Académique, et l'équipe de rugby reçoit le renfort des juniors de l'équipe de l'Union Athlétique du Lycée Carnot. Parmi ces jeunes galopins, un certain Pierre Castin, 18 ans, va jouer un rôle primordial puisqu'il animera avec compétence et dévouement l'équipe pendant vingt années pratiquement sans interruption, ce qui constitue une performance... De 1930 à 1940, le DUC rugby se taille une solide réputation tant sur le plan régional qu'en Championnat Universitaire, dont il sera plusieurs fois quart de finaliste. Le club compte des joueurs de talent dont plusieurs iront plus tard renforcer le Stade Dijonnais : Ricaud entraineur-joueur, Robert Poulain le futur entraineur national, Pierre et Lucien Bathelier, Thevenot, Gallois, Tomasini, Virely, Villepreux, Champliau, Kriter, Courtial (le rival de R Paul au saut en longueur) entre autre. A l'instigation de Mr Orcel, de nombreux jeunes instituteurs viennent remplir leurs obligations militaires à la Base Aérienne de Longvic (Vivent les Aviateurs, ma mère!), et cela donne l'occasion de sympathiques parties amicales. Pendant la guerre, la section a une activité limitée, ce qui n'empêche pas l'équipe de briller grâce aux efforts des animateurs : le Dr F Leclerc nouveau Président du club, le jeune Moutrille "déjà" secrétaire (et polyvalent basket-rugby), Tetard chef de "claques", et des joueurs pour la plupart issus de médecine comme Paquet, Clerc, Bouillon, Martin, Rougemont, et le fougueux Pierre Fyot futur président du club, Montevot, Mourrat, mais aussi les frères Gerbet, Kolner, les frères Leneuf (dont l'un fut Président du club beaucoup plus tard), Dessendre, Voisin. Des athlètes viennent renforcer cette redoutable phalange : Gavillon, Vincent, Pierre Dion. La consécration vient en 1944 grâce à la place de finaliste obtenue en Championnat de France Universitaire remporté à l'époque par le SMUC et une victoire (la seule!) sur le grand Stade Dijonnais en match amical. Hélas, un évènement tragique marque cette même année. La section va payer un lourd tribu à la guerre : cinq ducistes, Michel Gerbet, les deux frères Zoll, Jacquotte et Piercy sont tués au Maquis de Voisine. Ducistes d'aujourd'hui, ne les oubliez pas! La section rugby n'a malheureusement plus que quelques années à vivre. Et pourtant, Castin a reçu le renfort d'élèves de St Joseph, et des noms nouveaux, aujourd'hui très connus, apparaissent au sein du club : Marcel Anouilh (futur Stade Dijonnais), les frères Gerbet, Roger Gressard (futur RC Dijon) et un jeune "cyrard" du lycée Carnot nommé Paul Boury (futur maire-adjoint de Dijon). En 1947, le départ de Dijon du Dr Moutrille, l'appel des sirènes stadistes auquel certains ne résistent pas et peut-être aussi les difficultés de l'époque, sont les causes de la mise en sommeil de la section rugby.
La période moderne jusqu'en 1980... Le réveil sonne quelques années plus tard à l'instigation de nostalgiques du sport universitaire, dont on ne dira jamais assez ce qu'il a apporté et apporte encore aujourd'hui (même si cela ne se concrétise pas toujours par des titres et des médailles) : le plaisir de l'effort gratuit, le joie de l'amitié partagée, l'accumulation de souvenirs à évoquer....plus tard. Un comité de Salut Public, réclamé par le Président de l'AGED, Mr Deveaux, rassemble en mars 1954 le Pr David (ex-secrétaire de l'OSSU), Mr Santana, le Dr Klein, ainsi que Gérard Murillo (trois quart international à l'époque). C'est le redémarrage. Le Dr Klein devient le Président du rugby et Pierre Mercier, professeur au lycée Carnot, l'entraineur. Mais il faut repartir de zéro : pas de terrain, pas de matériel et peu de joueurs, si ce n'est des débutants doués du lycée Carnot , de st Joseph et ....des Beaux Arts. Il vaut mieux ne pas parler des premiers pas en Coupe Universitaire mais plutôt d'un match de propagande organisé grace à Murillot, qui fait venir à Dijon de nombreux internationaux de l'époque : Dufau, Dauger, Labadie, Celaya et Bichendaritz. Mr Louis Dutrion, Directeur des installations sportives de Dijon, met généreusement à la disposition du DUC le vétuste stade Jean Masingue, simple terrain vague clôturé. Les joueurs se déshabillent et se douchent dans les vestiaires de l'usine Roy (merci Mr Roy). L'arbitre, lui, luxe suprême, a droit en guise de vestiaire à la chambre de bonne du café "Chez Didi". Le dit Didi, chaud supporter du DUC, se voit chargé en semaine de l'entretien et du fauchage de la pelouse. Il s'en acquitte astucieusement en y faisant paître un âne que des rugbymen farceurs, un beau soir, transformeront en zèbre à grands renforts de coups de pinceaux. Mr Marcel Darby, Directeur des vêtements Houdart, procure aux joueurs un superbe jeu de maillots neufs pour remplacer ceux du lycée Carnot, empruntés subrepticement chaque dimanche par Pierre Mercier. C'est Byzance... Les Ducistes commencent à rêver. Le Dr Klein propose de faire appel à Crauste et Moncla (les deux troisièmes lignes de l'équipe de France). Pierre Mercier met sur pied une tournée aux Iles Figji.... Jamais le DUC n'ira aux Fidji. En revanche il va rencontrer le PUC à Paris le 5 janvier 1958 en Coupe Universitaire et ne s'inclinera que 3-0 face aux Krotof, Haget et autres seigneurs du moment. Le retour à Dijon sera mémorable... Cependant, les résultats manquent de constance. Les joueurs, dont beaucoup sont pétris de classe, ne s'entrainent pas toujours avec un grand sérieux, et, chaque dimanche, il faut improviser une nouvelle équipe. Pourtant beaucoup gardent un souvenir attendri de cette époque où le DUC devient champion de Bourgogne des 3èmes mi-temps. A de retentissants exploits (victoires face aux meilleurs de la poule) succèdent de mémorables piquettes (62-3 en 1959 contre Strasbourg en Coupe Universitaire). Malgré le départ précipité en mars 1960 de Pierre Mercier, remplacé au pied levé par un jeune débutant nommé Voizeux, la section va s'étoffer quelque peu et obtenir des résultas tangibles en s'imposant en 1962 face aux meilleurs équipes régionales (RC Dijon, Beaune, Autun, Tournus, Conches). A une ossature de carabins (Bonnin, Sizaret, Muzard, Bertrand, Savioli) s'amalgament des jeunes lycéens (Douhaire, Mignotte, Cortel), les "instits" (Petot, Jouans, Petit, Voizeux) et les vaillants Dion, Nart, Lefils. Le DUC finit quatrème club régional, dispute le Championnat de France 2ème série (battu par Vénissieux après prolongation) et ne s'incline qu'en demi-finale de Coupe Universitaire face au Bordeaux EC (vainqueur final). Michel Portefaix, émigré au Hand-Ball, revient animer le rugby, ses premières Amours... De nouveaux joueurs arrivent et l'effectif en net croissance permet de présenter une équipe 2. La ville s'intéresse alors au club et met à sa disposition le "somptueux" stade de l'Eveil, à peine moins vétuste que Masingue mais qui sera remis en état quelques mois plus tard à la suite d'une manifestation floklorique de grande envergure : le premier "match des anciens" (18 avril 1964). La marche en avant se poursuit. Le DUC est Champion de Bourgogne Promotion en 1965 mais est de nouveau battu par le BEC en demi-finale de Coupe Universitaire. Il accède au Championnat Honneur où il termine second en 1966, ratant d'un crampon la montée en 3ème division, battu injustement par Coulommiers. Quelle était belle cette équipe de la saison 1965-1966 avec Besnard (vaillant capitaine entraineur), Buffy, Laborier, Dorey, Sorbo, Duthu, Ollagnier, Vareilles (grande figure Duciste retournée dans son Roussillon natal) et les fidèles Douhaire, Bonnin, Petit, Mignotte. Qu'elle aurait bien été méritée cette montée qui, tel le nez de Cléopâtre, aurait bien changé l'avenir du DUC rugby ! Les étudiants ne retrouveront plus une telle équipe, et le départ de plusieurs joueurs n'arrangera pas les choses. Ce sera pire lorsque les animateurs quitteront Dijon : Portefaix définitivement, puis Voizeux, Ollagnier et Vareilles provisoirement. Dès lors, malgré l'apport de jeunes ( formés au club grâce à une école de rugby active) comme Large, devenu international militaire, ou Benetti, sélectionné de Bourgogne cadets, le DUC ne retrouvera jamais son standing , descendant en division inférieure en 1971, remontant l'année suivante avec un titre de Champion de Bourgogne et redescendant pour plusieurs années en remportant tout de même "le challenge Benoit" en 1974. Que de mauvais (vite oubliés) et que de bons souvenirs accumulés pendant ces années : les déplacements en train Paris-Grenoble-Lyon, en bus ou à bicyclette (comme à Nuits St Georges un certain dimanche de mars); les tournées à l'étranger (Francfort, Bruxelles, Lausanne) ou en France (Versailles, Quillan, Marseille); les matchs de propagande à Genlis, Recey S/Ource, Villy-en -Auxois, Sombernon; les matchs des anciens... Non, rien de rien, nous ne regrettons rien.... A la fn de 1970, une nouvelle équipe a pris en mains les destinées de la section, formée de jeunes, venant tous de l'école de rugby : Goin et Caillot entraineurs, Bouton secrétaire, Blondeau trésorier, soutenus par les anciens Savioli et Ollagnier. Les résultats sont là puisqu'en 1979 le DUC retrouve la Division d'Honneur. Après un début de saison 1979-1980 difficile, l'équipe redresse la situation en occupant le milieu de tableau à la fin des matchs allers. Des matchs retours catastrophiques (1 victoire en 9 matchs) relèguent le DUC dans les profondeurs du classement et remet en cause son maintien. Au rang des satisfactions, il faut noter l'excellent comportement en "Challenge Terrasson" où après deux victoires et un nul, respectivement contre Autun, Le Creusot et Dole, ils sont éliminés (merci l'arbitre !) en 1/4 de finale par Tavaux 17-12. La même année, 37 courageux ont effectué la première tournée du DUC outre-manche, plus présisément à l'Académie Royale de Sandhurst. Une nuit et une matinée de voyage avaient sérieusement coupé les jambes de nos joueurs qui s'inclinent logiquement sur le terrain mais se rattrapent largement lors de la réception offerte par leurs hôtes dans un Club-House à faire pâlir d'envie tous les Ducistes... Quelques mois plus tard, les jeunes cadets sont éliminés par St Léger des Vignes en 1/2 finale de la Coupe Coulon sur le score de 18-14. ![]() |